Reportage – 52″
Année de publication : 2025
Pourquoi je vous en parle ?
Parce qu’il met des mots simples et forts sur une réalité que des personnes vivent sans toujours la reconnaître : la violence qui s’installe doucement, presque silencieusement.
Dans ma pratique de kiné, j’accueille parfois des personnes qui traversent — ou ont traversé — des relations compliquées, où la confiance et l’estime de soi ont été mises à mal. Comprendre comment cette violence se construit, comment elle s’insinue, m’aide à offrir un espace d’écoute où personne n’est jugé pour « ne pas avoir vu ».
Ce documentaire peut aussi accompagner mes patient·es vers une prise de conscience douce. Un support extérieur peut parfois être plus accessible qu’une démarche directement thérapeutique.
L’histoire en bref
Red Flags, c’est pas ça l’amour, réalisé par Lucie Boudaud, met en lumière plusieurs récits de personnes qui racontent comment la violence est entrée dans leur relation.
Ce qui frappe d’emblée, c’est cette phrase : « Je ne sais pas pourquoi, à ce moment-là, j’ai pas remarqué que c’était pas sain. »
Le reportage suit justement cette progression invisible. Grâce au violentomètre, on visualise concrètement comment une relation peut glisser du malaise à la domination, puis à l’emprise.
On comprend que ce n’est jamais « d’un coup ». C’est une accumulation lente, presque imperceptible — et c’est précisément ce qui rend la prise de conscience si difficile. Le reportage montre bien que personne ne « choisit » une relation toxique : ce sont des mécanismes progressifs, installés petit à petit.
Pour ouvrir le dialogue…
Ce documentaire offre quelque chose de précieux : du recul. Comme spectateur·rice, on voit les choses que les personnes n’ont pas pu voir au moment où elles les vivaient.
C’est une manière douce de dire : « Tu n’es pas fautif·ve de ne pas avoir compris. »
Dans un suivi, comprendre cela aide à accueillir sans jugement, à éviter les maladresses involontaires (« Tu n’as rien vu ? », « Comment tu as pu accepter ça ? »). Le documentaire montre exactement pourquoi ces questions n’ont pas de sens.
Il ouvre aussi une piste de prévention : reconnaître des signaux faibles dès le début d’une relation, que ce soit dans les premières histoires d’amour ou bien plus tard dans la vie adulte.
Et pour certaines personnes, visionner ce reportage peut être un premier pas, plus accessible qu’une thérapie, vers une mise en mots de ce qu’elles ont vécu.