Reportage – 52″
Année de publication : 2024
Pourquoi je vous en parle ?
Parce que ce documentaire ouvre un espace rare : celui où l’on regarde la transidentité non seulement à travers le vécu des personnes concernées, mais aussi à travers les yeux de leurs proches.
Et dans ces regards parfois hésitants, maladroits, puis grandissants… il y a une humanité qui m’a profondément touchée.
On y voit des ami·e·s, des parents, des partenaires qui font un chemin : comprendre, s’informer, ajuster leur manière d’aimer. Rien n’est parfait, mais tout est sincère. Et cette sincérité-là, elle résonne avec ma pratique.
Accompagner quelqu’un dans son rapport au corps, c’est aussi accueillir ses identités, ses transitions, ses zones de fragilité et offrir un espace où elles peuvent exister sans justification.
Ce reportage rappelle que l’entourage joue un rôle immense — et parfois difficile — dans la manière dont une personne transgenre peut se sentir vue, soutenue, respectée. Et pour mes patient·e·s transgenres ou en questionnement, comme pour leurs proches, cette cela compte énormément.
L’histoire en bref
Mon amie, la transidentité et moi suit plusieurs proches de personnes transgenres. Ils racontent comment l’annonce, la transition, les changements émotionnels et relationnels ont transformé leur lien.
On y parle de ce qu’on comprend vite… et de ce qu’on comprend plus lentement.
Maladresses.
Peurs.
Efforts pour apprendre.
Et aussi de ces moments où tout s’aligne et où la personne transgenre apparaît, simplement, comme une personne, pleinement elle-même — au-delà du genre, des stéréotypes, et du regard social.
Des mots m’ont marquée : « Il a fallut du temps pour que le fait qu’elle soit une femme devienne quelque chose de secondaire dans sa vie. C’est-à-dire qu’elle avait fait sa transition, maintenant elle se sentait bien dans sa peau mais c’était réussi parce que maintenant elle était avant tout une personne. Elle incarnait un être humain heureux plus encore que la féminité. »
Pour ouvrir le dialogue…
Ce reportage peut toucher autant les personnes transgenres que leurs proches.
Il rappelle que comprendre quelqu’un ne signifie pas penser comme lui, ni militer comme lui, mais être présent·e, s’informer, écouter, ajuster.
Il montre aussi que l’amitié et l’amour ont parfois besoin de temps pour se réorganiser autour d’une réalité, nouvelle pour certain·e·s — et que ce temps-là n’est pas un manque d’amour.
Pour moi, il offre des clés précieuses pour accueillir chacun·e avec justesse dans mon cabinet : genrer comme demandé, écouter sans projeter, laisser de la place aux questionnements, et reconnaître la complexité de chaque parcours.
C’est un documentaire qui parle de transidentité, oui. Mais aussi, et peut-être surtout, de lien, d’humanité, et de ce qui se joue entre les êtres quand l’un d’eux révèle enfin qui il est.
Le documentaire pose aussi des questions essentielles :
Qu’est-ce qui différencie vraiment une fille d’un garçon, quand on retire les stéréotypes ?
Aime-t-on une personne… ou l’image qu’on s’en fait ?
Et ces questions, elles ouvrent grand les portes de la réflexion.
